L'île intense, un surnom bien mérité !
- Celine Art
- Nov 7, 2022
- 5 min read
En effet, après un mois passé à sillonner cette petite île perdue au milieu de l'Océan Indien, j'ai eu un bel aperçu de la diversité de ses climats, de ses paysages et de ses habitants. Du nord au sud, de l'est à l'ouest, du sommet de son volcan aux profondeurs de ses océans, vous attendent des expériences époustouflantes. Dans cet article, je souhaite vous faire partager mes plus belles découvertes et un peu de la vie des habitants de l'île.
1. La grotte du premier peuplement
Nichée sous une falaise, à quelques pas de la mer et à proximité d'une cascade d'eau douce, cette grotte constitua un logement idyllique pour les premiers habitants de cette île déserte. La première tentative de colonisation, en 1646, constituée de 2 Français et de 6 Malgaches fut un échec. Les Français se querellèrent et les Malgaches, surnommés les marrons, esclaves des français, s'enfuirent dans les hauteurs de l'île pour y trouver leur liberté.
2. Le souffleur
Cet impressionnant jet d'eau de plusieurs mètres de haut se forme lorsqu'une vague s'engouffre dans la cavité se trouvant dans la paroi de roche volcanique. L'eau, compressée par la poussée de la vague, sort en forme d'embruns par un trou étroit situé dans son plafond. Idéal pour se rafraîchir !
3. La route du littoral
Cette route de 12 km, inaugurée lors de mon séjour, est construite sur des piliers posés dans la mer. Elle peut résister aux cyclones, fréquents dans la région. C'est la star des conversations sur l'île car son coût, plus de 2 milliards d'euros, soit 160 millions d'euros par km, suscite des polémiques et en fait la route la plus chère du monde.
4. Radio Free Dom
Remarquez-vous le jeu de mot dans le nom de cette radio ? Incontournable canal de communication, cette radio locale fait vivre la culture de l'île depuis 40 ans. Vous y écouterez de la musique en tous genres, dont le maloya, musique traditionnelle de l'île, fusion de rythmes africains joués par les esclaves qui furent ramenés sur l'île depuis Madagascar à l'époque de la colonisation. Cette radio, très écoutée, fait le lien entre les habitants. Elle leur permet de faire passer leurs messages, de retrouver des objets perdus ou encore de trouver conseil auprès d'autres auditeurs. Vous y entendrez les gens prendre la parole en créole réunionnais, fusion du français avec les langues d'autres cultures massivement présentes sur l'île telles que le malgache ou le tamoul. Cliquez ici pour accéder à leur site et laissez-vous transporter dans l'ambiance des tropiques.
5. La vie sous-marine
Bien que de plus en plus fragile à cause de la négligence des humains, la vie aquatique est foisonnante à la Réunion. Des grands mammifères marins aux poissons tropicaux multicolores, j'ai été fascinée par mes rencontres sous-marines.
J'ai eu la chance de visiter l'île à la période où les baleines à bosse fréquentent les côtes de l'île pour se reproduire. Ces géant(e)s des mers, pesant en moyenne 30 tonnes et mesurant 14 mètres offrent un spectacle inouï avec leurs sauts spectaculaires, clairement visibles depuis la côte. Des sorties en bateau sont également proposées afin de s'en approcher et il est même possible de nager avec elles en appliquant un code de conduite approprié pour préserver leur tranquillité. C'est ainsi que j'ai pu vivre l'incroyable expérience de nager avec les baleines et leurs baleineaux. Voici un aperçu de ce que ça donne, filmé par d'autres, car moi, j'étais trop occupée à m'extasier pour filmer !
Les baleines ne sont pas les seules à aimer les eaux réunionnaises. On y trouve aussi des requins, des tortues et des dauphins. Cela dit, la barrière de corail forme des lagons où tout un tas de poissons tropicaux trouvent refuge et prospèrent. Jamais je n'avais vu autant de formes et de couleurs différentes en mettant ma tête sous l'eau !
6. Le pétrel de barau

Cet oiseau endémique de l'île a une caractéristique bien particulière, qui lui pose de plus en plus de problèmes à mesure que nos villes se développent. En effet, les lumières des villes, ressemblant aux scintillements des astres sur la surface de l'eau, induisent les pétrels en erreur. Or, cet oiseau aux grandes ailes et aux pieds palmés ne peut décoller que depuis la mer ou en se lançant d'une falaise. La pollution lumineuse émise par les villes est donc dramatique pour cette espèce menacée. Pour tenter de remédier à ce problème, ou tout du moins d'en limiter les conséquences, les municipalités de l'île, poussées par les associations de protection des animaux, organisent au mois d'avril, mois où les jeunes pétrels prennent leurs premiers envols, des campagnes de nuits sans lumières, qui consistent à éteindre l'éclairage public, plongeant l'île dans l'obscurité et rendant aux oiseaux leurs repères naturels.
7. Les volcans
La Réunion est formée par deux volcans : le piton des neiges et le piton de la fournaise.

Le piton des Neiges est inactif depuis 12 000 ans. C'est le point culminant de l'île mais aussi le toit de l'océan Indien. C'est cet amas de lave qui s'est accumulé depuis le fond de l'océan pendant des millions d'années qui a donné naissance à l'île il y a 2 millions d'années.

Le piton de la Fournaise est, quant à lui, l'un des volcans les plus actifs de la planète. Il est formé de plusieurs cratères. Son sommet, situé à 2 632 m, le cratère Dolomieu, est impressionnant de par sa forme conique et son ouverture de 1 km de large et 300 m de profondeur. Pour vous donner une idée de son envergure, on pourrait y faire tenir la tour Eiffel à l'envers !

Les éruptions du piton de la Fournaises ne représentent pas un danger pour les habitants de l'île. Et oui, pas fous ces Réunionnais ! En effet, les éruptions sont effusives, c'est-à-dire que la lave sort du volcan sans exploser et coule le long de ses flancs jusqu'à rejoindre l'Océan. L'île s'aggrandit donc en permanence car le volcan entre en éruption environ tous les 9 mois.

Toutes les coulées n'atteignent pas la mer, heureusement ! Cela dit, quand ça arrive, elles descendent toujours sur le flanc Est de l'île, dans un rayon bien déterminé où, bien sûr, ne se trouve aucune construction, sauf la route qui borde l'île qui elle, sera à refaire ! Le paysage y est lunaire en superficie, mais le plus étonnant se trouve sous la surface. Les aventuriers à l'âme spéléologue pourront pénétrer sous les coulées de lave séchées et ainsi se faire une meilleure idée de ce à quoi ressemblent les profondeurs de la Terre.

Une fois seulement les habitants de l'île ont frôlé la catastrophe ! En 1977, une coulée de lave s'est approchée dangereusement du village de Bois-Blanc. Elle en a détruit une partie avant de s'arrêter miraculeusement dans l'église qui restera debout et sera rebaptisée Notre-Dame des laves.
Finalement, je vous propose de parcourir quelques-unes de mes photos personnelles, sur lesquelles vous pourrez apercevoir mon ami d'enfance, Quentin, dans son rôle d'hôte et de guide pour ce merveilleux séjour.
댓글